Et si on essayait le Slow Life

LE PHÉNOMÈNE À LA MODE DU “SLOW LIFE” PRÉSENTE PLUSIEURS PARADOXES INTÉRESSANTS.

C’est en fait une résurgence d’une vision de la vie qui avait été très bien illustrée dans les années cinquante par la chanteuse de Jazz Blossom Dearie et qui pour beaucoup d’étrangers, comme Woody Allen, représente encore une certaine idée de la France, réminiscence de la Belle-Epoque.

Femme devant un couché de soleil

Slow Life marque une révolution culturelle qui va à contre-courant du bien-pensant « plus ça va vite, mieux c’est ! ». Ce n’est pas non plus du « Snail Life » : il ne s’agit pas de ne rien faire ! Ce n’est pas une apologie de la paresse mais plutôt une façon de faire les choses à son rythme… en savourant chaque seconde pour ce qu’elle est.

Une autre façon de dire « Carpe Diem », en somme ! Faire les choses aussi bien que possible au lieu de les faire le plus vite possible. Privilégier la qualité sur la quantité, aussi bien dans la nourriture (par opposition au « Fast food »), que dans l’éducation, la mode, le cinéma… et surtout dans l’art de vivre !

Pour une approche de la vie plus équilibrée.

Ce mot équilibre est d’importance !
Ainsi, les parents Slow Life font moins de plans pour leurs enfants, ils les laissent explorer le monde et résoudre leurs propres problèmes. En photographie, c’est un retour aux techniques manuelles, en réponse à l’affluence de « snapshots ». On assiste à la naissance d’une nouvelle religion Slow Life et d’une « Slow science » qui accorde aux scientifiques le temps de réfléchir avant de publier leurs œuvres ! Un luxe !

Le « Slow voyage » consiste à prendre son temps à chaque étape au lieu de se ruer vers sa destination ! Et les 6000 membres de « l’Institut International De Ne Pas Faire Grand-Chose » ont développé la notion de « Pauvreté Temporelle » afin d’encourager leurs adhérents à savourer ce trésor qu’est le temps !

On l’aura compris, l’ennemi à combattre est le stress si caractéristique de nos sociétés modernes.

Et pourtant, des études récentes montrent que ce n’est pas tant le stress qui tue mais bien plutôt l’idée qu’on s’en fait ! Deux groupes d’étudiants de Harvard furent exposés aux mêmes situations particulièrement stressantes.

Le groupe n°1 était persuadé, comme beaucoup d’entre nous, que le stress était très mauvais pour leur santé, alors qu’on avait expliqué au groupe n°2 pourquoi le stress était bon pour eux. Or, on a observé que, si en situation d’extrême stress le cœur des groupes s’emballait, dans le groupe n°1 les vaisseaux se contractaient alors que dans le groupe n°2, ils se dilataient comme dans des moments de joie et de courage !

Ce qui veut dire qu’à partir du moment où on a compris que les effets physiques dûs au stress sont là pour nous aider à faire face à la situation, cette simple façon de penser transforme notre expérience de stress. Lorsqu’on considère le stress comme une aide, on crée une biologie d’empathie et de courage. Le stress nous donne accès à notre cœur et à une nouvelle énergie pour se rapprocher des autres. En outre, l’ocytocine qui accroît notre empathie est une hormone produite par la glande pituitaire qui nous protège du stress et renforce le cœur.

La même étude montre que les personnes qui consacrent leur temps à s’occuper des autres souffrent moins du stress.

Slow life consiste à vivre chaque seconde non seulement dans l’espace-temps (ce qui est déjà pas mal) mais y ajouter, en plus, une 3e dimension spirituelle et agir avec une conscience centrée (au lieu d’être dispersée comme c’est trop souvent le cas).

C’est dans ce sens que l’on devient petit à petit observateur détaché, non pas indifférent au reste du monde mais non affecté par les situations contrariantes ou les obstacles qui se présentent au quotidien.

Slow life, acceptation et lâcher prise

Slow life signifie aussi ne pas vouloir tout contrôler, des fréquentations de ses enfants, aux incohérences de la politique, en passant par ses propres émotions.

Quelque part d’ailleurs, la meilleure façon de contrôler sa vie est d’abandonner l’idée de vouloir tout contrôler ! Comprendre que nous sommes des acteurs dans la vaste pièce de théâtre, des instruments les uns des autres pour nous aider à nous révéler à nous-mêmes. Plus je tente de contrôler mes émotions, plus elles auront besoin de s’exprimer et, au lieu de les étouffer, je dois apprendre à les accepter telles qu’elles sont, et à les canaliser, les élever. Cela nécessite que je conserve de moi-même une vision élevée.


Selon la façon dont je l’aborde, le cercle est vicieux ou vertueux :
Contrôle ==> Rébellion de l’inconscient ==> Culpabilité ==> Perte de respect de soi ==> Plus de résolutions et donc de tentatives de contrôle.

Ou au contraire :
Acceptation ==> Transformation ==> Contentement ==> Renforcement de la vision élevée (et humble) de soi ==> Plus d’acceptation et d’élévation.


Comment cela est-il possible ?

En acquérant une compréhension du temps et du sens de la vie différente. Non seulement plus douce, mais aussi plus globale.

Je peux accepter d’autant plus facilement mes défauts que j’ai compris qu’après tant de temps à confronter mes qualités à la dure réalité du monde physique, il est normal qu’elles se soient déformées et qu’elles s’expriment désormais sous forme de défauts, ou ce que je juge tel.

Le mode de jugement en noir et blanc est très contraignant. Il enferme l’âme dans une inquisition spirituelle qu’elle s’impose à elle-même. D’où l’importance du pardon et de l’avantage de ne pas être tranchant dans les jugements que je porte sur les autres mais aussi sur moi-même !

Pour cela, nous avons une aide fabuleuse : un ami spirituel qui nous connaît sous tous les angles, qui ne nous juge pas et qui nous accepte avec tous nos défauts et qualités. Un ami qui ne punit pas, que nous n’avons aucune raison de craindre et en qui on peut avoir toute confiance car, par définition, il ne sait que donner et n’attend rien pour lui-même en retour. D’ailleurs, pour lui, il n’existe ni défaut ni qualité ! Il n’existe que des moments différents de la vie, des contextes différents, avec des compréhensions spirituelles ou des croyances religieuses différentes.

Le dernier paradoxe de la Slow Life pourrait être… la Slow Death, une mort douce qui ne soit dictée ni par l’attachement qui fait que l’âme se bat, ni par le sentiment d’abandon, qui fait qu’elle s’en va en se sentant seule.

La mort est comme le stress ou le bonheur, tout dépend de l’idée qu’on s’en fait. Quel réconfort de savoir que notre ami spirituel nous accompagne, là aussi, de sorte que cette « transition » se passe de la façon la plus « douce » possible !

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