Avertissement urgent sur le changement climatique
et les droits de l’Homme

Rapport sur les États insulaires,
les Peuples Indigènes, la Jeunesse et la Foi.

Le 26 Mars 2021, le Forum Inter-religieux de Genève sur le Changement Climatique, l’Environnement et les Droits de l’Homme (GIF) a organisé une rencontre virtuelle sur les droits de l’Homme et le climat pour les états insulaires, les peuples indigènes, la jeunesse et la foi. Organisé à l’occasion de la 46e session du Conseil des Nations-Unies sur les Droits de l’Homme, l’événement* était animé par Madame Alexandra Goossens-Ishii, de Soka Gakkai International & GIF.

Il a réuni plus de 120 participants, dont Jayanti Kirpalani, Directrice Europe et Moyen Orient de Brahma Kumaris. Il nous a semblé important de publier ce compte-rendu qui souligne la place de la spiritualité  dans les problématiques de changement climatique et des droits de l’Homme :

Résumé des prises de parole

Yves Lador

DeEarthjustice, a développé un bref historique de la façon dont la question du changement climatique et des droits de l’Homme a été introduite au Conseil des Droits de l’Homme, à partir d’une résolution des Maldives, en 2008.En 2012, un mandat de procédure spécial sur la question des Droits de l’Homme et de l’Environnement a été confié à John Knox et le concept est désormais adopté par un grand nombre de pays.  

Portrait d'Yves Lador

 Il est urgent de maintenir l’accroissement de la température en-dessous de 1.5°C. Or, les mesures pour combattre le changement climatique vont souvent à l’encontre des droits de l’Homme et un Rapporteur Spécial pourrait permettre une approche plus respectueuse des populations.

Didier Georges

De la Mission Permanente d’Haïti aux Nations-Unies à Genève, a constaté le nombre limité de recommandations liées au changement climatique au Conseil des Droits de l’Homme, celles-ci émanant essentiellement des états insulaires. Il a également souligné l’importance d’un nouveau mandat qui pourrait être assuré par plusieurs personnes.

Portait de Didier Georges

Sister Jyanti Kirpalani,

De Brahma Kumaris World Spiritual University,a insisté sur la perspective spirituelle du changement climatique dans le contexte des droits de l’Homme, en rappelant la notion de dignité qui figure dans la Charte des Nations Unies. La spiritualité permet de redécouvrir des valeurs telles que la compassion, l’amour, la vérité qui sont absentes du monde d’aujourd’hui. La désignation d’un Rapporteur Spécial, ou d’un groupe de deux ou trois personnes, permettrait d’aborder notamment la question des inégalités et du déplacement des populations du fait du changement climatique.

Portrait de Jayanti Kirpalani

Aldonna Purba

De la Fédération Mondiale Luthérienne a insisté sur l’impact du changement climatique sur la jeunesse. Le manque de communication entre générations, spécialement en Indonésie et dans les régions les plus vulnérables, ne permet pas à la jeunesse de s’exprimer et de fournir aux communautés religieuses l’expertise technique dont elles ont besoin pour accéder à l’information et à des outils essentiels pour accéder à l’eau potable, par exemple.  

Portrait de Aldonna Purba

Beverly Longid

Du Mouvement Populaire Indigène pour l’Auto-détermination et la Libération, a souligné le contexte d’oppression et le manque de reconnaissance des populations indigènes, de leur terre et de leur mode de décision. Les peuples indigènes figurent parmi les plus vulnérables au niveaux social, économique, et écologique (5% de la population mais 15% de la pauvreté mondiale). En outre, les femmes souffrent particulièrement de l’inégalité liée au changement climatique. Du fait de la militarisation croissante de nombreuses régions en Asie, les populations indigènes doivent se réfugier dans les grandes villes, perdant ainsi le contact avec leur culture. C’est pourquoi, le nouveau mandat devra souligner à quel point le changement climatique représente une violation des droits des populations indigènes.

Portrait de Beverly Longid

Le Révérend James Bhawan

De la Conférence des Églises du Pacifique, a fait remarquer que la culture et la spiritualité font partie de l’identité des peuples du Pacifique qui ont, eux-mêmes de très forts liens avec la terre et la mer. Un des droits fondamentaux est la protection de tous les êtres humains, y compris des plus vulnérables. En 2019, le Forum des Iles Pacifiques a reconnu  le besoin d’assurer l’avenir des peuples face aux changements climatiques. Il est donc important de continuer à promouvoir ce thème auprès des Nations Unies, en rassemblant l’information existante sur les différents cas et en les présentant au Conseil. Adopter une approche liée à la spiritualité et aux droits de l’Homme permettra de conserver la dignité de ceux qui n’ont d’autre choix que de quitter leur terre d’origine.

Portrait du Révérend James Bhawan

Session questions réponses

Durant la session de questions-réponses, Jayanti Kirpalani a insisté sur une approche unifiée des différents mouvements religieux afin d’atteindre les gouvernements.

L’amitié et l’unité peuvent représenter une énorme différence, spécialement avec les répercussions économiques du Covid-19

Le Révérend James Bhagwan a rappelé que, dans le Pacifique, la société civile et les communautés religieuses ont reconnu que, même si les langues sont différentes, il est possible d’identifier les mêmes problématiques dès lors qu’on accepte de s’asseoir ensemble.

Yves Lador a ajouté qu’une des forces des organisations spirituelles repose dans les liens étroits qu’elles entretiennent sur le terrain. Il a également souligné l’importance des trois procédures sur le changement climatique, sur l’environnement et les substances dangereuses.

Beverly Longid a souligné que, du point de vue des populations indigènes, de nombreux impacts du changement climatique proviennent des industries d’extraction dont il convient de dénoncer les projets de développement. Lorsque nous évoquons les droits de notre Terre Mère, nous parlons également de droits humains.

Yves Lador a ajouté qu’il espérait la nomination d’un Rapporteur Spécial sur le thème des droits humains et du changement climatique cette année, mais également la reconnaissance du droit à un environnement sain et durable au sein du Conseil des Droits de l’Homme.

Sister Jayanti Kirpalani a insisté sur le lien entre la spiritualité et l’appréciation de notre Terre Mère.

Didier Georges a remarqué que les scientifiques et les communautés religieuses peuvent travailler ensemble sur le thème du changement climatique, car nous avons besoin des données scientifiques autant que des perspectives spirituelles sur les droits de l’Homme. Là où les scientifiques cherchent des solutions technologiques, les dirigeants religieux évoquent les changements personnels et ces deux approches peuvent être complémentaires.

Aldonna Purba a ajouté qu’avec l’aide d’Internet et des technologies modernes, une plateforme peut facilement être créée afin d’encourager les jeunes à participer au débat en exprimant leur potentiel de créativité.

La rencontre s’est clôturé par une minute de silence en hommages aux vies humaines impactées par le changement climatique.

L’enregistrement de la rencontre est disponible sur YouTube >>


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